Les parents de Coleen ne décolèrent pas. Alors que jusqu'alors la fillette bénéficiait d'une carte d'invalidité, d'une carte de stationnement, de l'Allocation d'Education de l'Enfant Handicapé complément 3, la MDPH de Vendée a décidé de tout lui retirer, alors même que sa situation ne s'est pas améliorée et que personne ne l'a rencontrée !
Les parents ont également demandé, pour lui permettre une entrée en CP dans de bonnes conditions, l'octroi d'une Auxiliaire de Vie Scolaire individuelle 24 h / semaine et un ordinateur : là aussi : refus.
Pas de rencontre avec un médecin ou un professionnel de l'équipe pluridisciplinaire de la MDPH, pas de proposition de Plan Personnalisé de Compensation (PPC), pas d'invitation écrite à assister à la CDAPH, à y être accompagnés ou représentés : toutes ces décisions ont été prises dans le mépris de la règlementation et sans que les parents ne puissent jamais exposer leur point de vue, faire entendre la réalité de leur fillette et de leur vie.
Pour le Conseil Général, questionné par le Journal du Pays Yonnais : "Tout est normal, il n'y a aucun problème"
Pour le papa de Coleen, il y a au contraire un gros problème : "On n'a jamais vu personne. Il y a juste un médecin qui m'a appelé un jour pour me demander si ma fille coupait sa viande toute seule. J'ai cru que c'était un gag. Coleen est hémiplégique : elle est paralysée d'un côté donc non, évidemment que non elle ne coupe pas sa viande toute seule : comment pourrait-elle le faire ?"
La maman de Coleen est dépitée : "On fait tout pour avancer, faire progresser notre enfant, la tirer vers le haut et la MDPH fait juste l'inverse : elle la tire vers le bas. Elle refuse par exemple un ordinateur à ma fille qui entre au CP et qui va donc débuter l'apprentissage de la lecture et de l'écriture au motif que c'est "prématuré" ! Mais c'est justement maintenant qu'elle a besoin des outils pour compenser son handicap !"
Les parents de Coleen sont très inquiets pour la rentrée scolaire de leur fille qui entre au CP en septembre prochain : "Coleen a besoin d'être accompagnée et stimulée, l'ergothérapeuthe l'a clairement détaillé dans son rapport et demande une AVS 24h/semaine. Pourtant la MDPH n'octroie à notre fille une AVS que pour la moitié du temps scolaire. Qu'est-ce qu'elle va faire le reste du temps ? En plus elle sera exclue de certains enseignements faute d'accompagnement, ce n'est pas acceptable"
Ils unissent leurs voix pour exprimer leur détermination : "On a décidé de ne pas se laisser faire. On a pris un avocat pour contester les décisions de la MDPH devant le tribunal puisque notre demande de recours amiable a été refusée par le Directeur Adjoint de la MDPH au motif qu'il n'y avait pas d'éléments nouveaux. On veut aussi que la MDPH soit condamnée pour la manière dont ces décisions ont été prises. On le fait pour Coleen et pour les autres, car on espère que ça conduira la MDPH de Vendée à changer ses méthodes"
"Je suis prêt à faire une grève de la faim et à m'enchaîner aux grilles du Conseil Général. J'irai jusqu'au bout" conclut le papa excédé.
Commentaires
La décision ne peut être celle de la MDPH. Seule la CDAH peut prendre une décision et sans PPC il n'est pas possible de prendre une décision. Quelle est la position des représentants de l'éducation nationale?
C'est aussi pour ne pas voir ces situations que les MDPH doivent être indépendantes des conseils généraux .
La MDPH de Vendée a déja été condamnée pour faute:
http://dd85.blogs.apf.asso.fr/archive/2013/06/20/la-mdph-de-vendee-condamnee-pour-faute-par-le-tribunal-de-na.html